Éviter de caler

Lorsqu’un véhicule cale, c’est souvent à l’arrêt ou au redémarrage. Vous êtes à un feu, ou vous avez ralenti pour une intersection, et paf ! Votre voiture cale. Le moteur ne répond plus, comme s’il était à l’arrêt, et votre voiture n’avance plus.

Si cela arrive trop fréquemment avec votre voiture et que vous en avez pourtant le contrôle, cela indique peut-être que votre moteur n’est pas en excellent état. Mais si vous ne connaissez pas encore le véhicule que vous êtes en train de conduire, ou que vous êtes jeune ou apprenti conducteur, c’est normal. Caler, c’est presque naturel. Et certains moniteurs d’auto-école commencent d’ailleurs leur apprentissage en faisant en sorte que leurs élèves calent.

En effet, lorsqu’une voiture cale c’est parce l’usager a relâché l’embrayage trop tôt. Le point de patinage a été dépassé, et la voiture n’avait pas suffisamment d’impulsion pour pouvoir avancer. L’embrayage est le raccordement entre le moteur et la boîte de vitesse, et si la vitesse transmise aux roues n’est pas suffisante, la voiture restera à l’arrêt pendant que le moteur essaiera de tourner. Et c’est ainsi qu’on cale.

Les voitures sont des véhicules très lourd, et il faut beaucoup d’énergie (notamment en montée) pour que la totalité de la masse puisse se mettre en mouvement. Donc en toute logique, s’il n’y en a pas assez la voiture ne bouge pas.

Si vous avez tendance à caler, vous devriez examiner vos habitudes de conduite. Peut-être relâchez-vous l’embrayage trop rapidement ? Ou bien peut-être n’accélérez-vous pas suffisamment par rapport au poids de votre voiture ?

Si vous relâchez l’embrayage trop rapidement, votre moteur n’aura pas le temps de transmettre toute la vélocité nécessaire aux roues de votre véhicule. L’arbre de sortie n’aura alors pas reçu suffisamment d’énergie et ne pourra pas tourner pour la transmettre aux roues.

C’est alors que votre moteur s’arrête automatiquement, et doit être relancé pour pouvoir redémarrer.

Pour éviter de caler, il faut simplement que vous preniez votre temps, mais aussi le temps de connaître votre véhicule.

Comme précisé juste avant, lorsque vous souhaitez faire démarrer ou redémarrer votre véhicule, il faut lui laisser le temps de transmettre la vélocité nécessaire aux roues. Ainsi, il faut être patient pour atteindre le point de patinage et jouer avec ce dernier suffisamment longtemps. Relâchez donc délicatement la pédale d’embrayage, petit à petit jusqu’à sentir votre voiture trembler. À partir de ce moment-là, vous aurez atteint votre point de patinage et le véhicule est normalement prêt à partir. Tout est une question de jeu de pédales, que vous connaîtrez au fur et à mesure de vos heures de conduite.

Mais même en étant un excellent conducteur, il peut arriver de caler. En effet, le point de patinage et la masse varient énormément en fonction de chaque véhicule. Il faut que vous preniez le temps de vous faire la main sur chaque véhicule que vous conduisez, pour vous assurer de ne pas caler.

Pour vous donner un exemple, il est plus rare (mais pas impossible) de caler avec une voiture qui fonctionne au diesel. En effet, les voitures diesel commencent en règle générale à avancer seules lorsque l’on relâche l’embrayage. Ainsi, votre véhicule diesel se lance plus facilement et le jeu des pédales est minime, même s’il ne faut de toute évidence pas les relâcher à toute vitesse.

L’idée est donc de jouer avec les pédales jusqu’à connaître le point de patinage sans aucun doute. Vous pourrez alors l’adapter en fonction du terrain sur lequel vous vous trouvez, et plus de problème !

On ne le répètera jamais assez : caler, ce n’est pas grave. L’une des seules situations dans lesquelles cela peut être dangereux, c’est si vous êtes dans une pente montante. Si vous calez, freinez immédiatement après (pédale de frein ou frein à main). Sinon, votre véhicule risque de repartir en arrière et de heurter un autre véhicule ou usager de la route.

Donc tout d’abord, si vous calez, ne paniquez pas. Même si les conducteurs qui se trouvent derrière vous klaxonnent et s’agacent, ils patienteront jusqu’au moment où vous parviendrez à repartir. Ne laissez pas les réactions des autres usagers vous perturber, parce que plus vous serez stressé, moins vous réussirez à faire démarrer votre véhicule en douceur.

Conservez donc votre calme. Par la suite, passez au point mort : donc replacez le pommeau de vitesse au centre. Éteignez le moteur, puis redémarrez-le. Vous n’êtes pas obligé d’attendre entre ces deux étapes, mais laissez le temps à votre voiture de réagir, ne soyez pas trop prompt.

Une fois que vous avez rallumé votre moteur, vous pouvez tout simplement démarrer comme si c’était la première fois. Débrayez, passez la première, cherchez le point de patinage, relâchez la pédale d’embrayage délicatement et accélérez tout aussi délicatement. Et le tour est joué, votre véhicule a démarré !

Même si vous ne parvenez pas à redémarrer votre véhicule au bout du 2ème ou 3ème essai, ne cédez pas à la panique. Vous manquez peut-être de pratique, et le fait de caler n’est pas éliminatoire au permis (sauf dans une intersection dangereuse).

Apprendre à maîtriser un véhicule, ça prend du temps. Alors ne vous brusquez pas, et tout se passera bien !